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DIVORCE ALLEMAGNE GARDE DES ENFANTS

29 07

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DIVORCE ALLEMAGNE GARDE DES ENFANTS

Depuis plusieurs années, ils n'ont pas revu leurs enfants restés en Allemagne, patrie de leur ex-conjoint: à travers l'Europe, des centaines de parents dénoncent les procédures allemandes qu'ils jugent partiales en matière de garde des enfants dans les divorces binationaux.

 

Ce dossier vient de faire l'objet d'un rapport critique du Parlement européen. Un père français, Olivier Karrer, est également détenu à Colmar en attendant d'être extradé vers l'Italie et l'Allemagne où il est accusé d'enlèvements d'enfants.

 

Depuis 12 ans, M. Karrer dénonce de supposés abus allemands en la matière, depuis que son fils Julian, alors âgé de 4 ans, a été confié à sa mère allemande. Depuis, il ne l'a revu qu'à de très rares reprises. Il a tenté plusieurs fois de le ramener de force en France, et se consacre à l'association qu'il a créée pour aider les parents dans son cas.

Jusqu'à se voir reprocher d'avoir organisé des enlèvements d'enfants pour le compte d'autrui: comme celui de l'Italienne Marinella Colombo, qui a pris ses deux enfants à leur père en Bavière en 2010. Des faits pour lesquels elle a été condamnée dans son pays.

Lors de sa récente comparution devant la cour d'appel, M. Karrer s'est dit victime de poursuites "politiques" destinées à le "faire taire". Sa théorie: les procédures allemandes sont destinées à "voler les enfants" des autres pays et à les germaniser, afin de pallier la faible natalité allemande. La Cour de cassation doit dire d'ici début septembre s'il doit être extradé.

Pour l'eurodéputé français Philippe Boulland (UMP), membre de la mission d'enquête du Parlement européen, le discours de M. Karrer "va beaucoup trop loin" et "décrédibilise" un combat pourtant juste.

Une machine infernale

La plupart des quelque 120 pétitions adressées depuis 2006 au Parlement dénoncent le rôle du Jugendamt, les services allemands de protection de l'enfance. Selon ses détracteurs, cet organisme privilégie quasi systématiquement le parent allemand, et agit en toute opacité.

"Ces fonctionnaires font du très bon travail dans 90% des cas. Mais quand il y a une erreur, une machine infernale s'emballe et on ne peut pas revenir en arrière, résume M. Boulland. Cela n'arrive qu'avec l'Allemagne, c'est bien la preuve qu'il y a un problème avec ce pays".

Les problèmes commencent lorsque le parent allemand déclare au Jugendamt qu'il soupçonne l'autre parent de vouloir emmener l'enfant hors d'Allemagne. Sur ces seuls soupçons, le service interdit alors en urgence tout contact entre le parent et l'enfant.

Marie Galimard-Geiss, une Française de 32 ans, s'est vu ainsi retirer la garde de ses enfants sur la base de soupçons exprimés par son ex-mari. Pendant de longs mois, elle a été privée de tout contact avec eux. Après un long et patient combat judiciaire, et parce qu'elle s'est réinstallée en Allemagne, elle revoit désormais ponctuellement sa fille de 6 ans. Mais son fils de 9 ans refuse encore de la voir.

Mme Galimard se désolidarise aussi des arguments extrêmes d'Olivier Karrer, même s'il "ne dit pas que des bêtises". Selon elle, "c'est plutôt un problème de mentalité: pour un Allemand, c'est une évidence qu'un enfant ne peut être heureux qu'en Allemagne".

Au Parlement européen, les élus allemand n'apprécient pas de voir leur pays ainsi montré du doigt et ils se sont efforcés d'édulcorer le rapport finalement voté.

Pour l'élu CDU (conservateur) Peter Jahr, "il peut bien sûr y avoir des erreurs, tout système peut être amélioré".

Il récuse toutefois l'idée qu'il puisse y avoir une "politique systématique ou délibérée, pour défavoriser les parents étrangers", soulignant que "le Jugendamt ne reçoit aucune instruction des autorités, et que c'est très bien comme ça".