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Publié le 16 août 2013

PLUS ON A DE FRERES ET SOEURS, MOINS ON DIVORCE

DIVORCE FRATRIE

Avant de prendre la décision de se marier, un futur époux se pose de nombreuses questions : « L’élu(e) de mon cœur ne me décevra-t-il (elle) pas ? Notre union sera-t-elle durable ? Aurons-nous des enfants, combien en voulons-nous ? » À en croire une étude américaine, une autre, plus surprenante, mériterait d’être examinée lors de la préparation au mariage :« Combien mon futur conjoint a-t-il de frères et sœurs ? »

Une interrogation pas si saugrenue, à en croire une étude de l’université de l’État de l’Ohio (Ohio State University). Selon ses conclusions, « parmi les facteurs qui peuvent faire diminuer les risques de divorcer à l’âge à adulte, on doit faire entrer la taille de la fratrie dans laquelle on a grandi. Plus on a eu de frères et de sœurs, meilleure est la probabilité de ne pas divorcer. »

UN TRAVAIL DE GRANDE AMPLEUR

Donna Bobbitt-Zeher, sociologue, professeur de l’université de l’Ohio et membre de son institut de recherches sur la population, est un des codirecteurs de cette étude, qu’elle vient de présenter à la réunion annuelle de l’Association américaine de sociologie, à New York. Le travail est de grande ampleur : il s’appuie sur le parcours de 57 000 Américains adultes sur les trente dernières années.

En croisant les taux de divorce et la taille des fratries d’origine de chacun, les chercheurs de l’Ohio ont d’abord établi que la probabilité de se marier est plus élevée quand on vient d’une grande famille. Plus étonnant, chaque frère ou sœur supplémentaire augmente de 2 % la probabilité pour une personne de rester mariée.

LA FRATRIE, UN « PRÉPARATION » AUX CONTRAINTES DU MARIAGE ? 

« Avec des frères et des sœurs, on est obligé d’entretenir des liens d’amitié. On doit gérer des hauts et des bas avec d’autres personnes et s’entendre avec des gens qui ne sont pas forcément comme nous », a expliqué Donna Bobbitt-Zeher. 

Le fait d’avoir passé son enfance à se disputer pour savoir qui mettrait la table ou qui irait chercher le pain, à partager des jouets, à hériter de vêtements usagés laissés par un aîné et à aller chercher un plus jeune à l’école, offrirait une sorte de « préparation » aux contraintes du mariage et une capacité à bien les vivre.

L’envie de reproduire le modèle dans lequel on a vécu ses premières années entre aussi sans doute en ligne de compte. Un couple ayant plusieurs enfants, et qui a donc partagé de nombreuses années de vie commune, offre généralement un exemple de solidité et d’enracinement dans un projet. 

LE FACTEUR RELIGIEUX

La religion compte également. Les familles croyantes sont, en moyenne, plus souvent des familles nombreuses et le divorce y est moins bien considéré, donc la décision de se séparer de son conjoint y est encore plus difficile à prendre.

Même si le fait d’être issu d’une grande fratrie offre des avantages, les enfants uniques ne sont pas pour autant condamnés au divorce ou à l’incapacité de supporter autrui. Une étude précédente, portant sur 13 000 enfants uniques, réalisée en 2010 par Donna Bobbitt-Zeher et Douglas Downey, concluait que « le fait de grandir sans frères et sœurs ne compromettait pas les aptitudes sociales. »

 

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