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CHOISIR UN PRENOM POUR UN BEBE

22 07

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PRENOM CHOIX

Choisir le prénom de bébé : un véritable casse-tête pour les jeunes parents. Marion McGuinness livre quelques tuyaux pour éviter le pire, et ne pas risquer de bouleverser l'équilibre familial ou l'avenir de l'enfant. Extraits de "Le maxi best of, grossesse et naissance" (1/2).

1- Pensez à sa crédibilité sociale à toutes les étapes de la vie

Si, bien sûr, Loli-Lola ou Kikoo-Kévin sont des prénoms adorables pour un petit enfant qui porte encore des couches et mâchouille ses doigts dans son siège-auto, ce sera déjà un peu plus l’affiche au collège, carrément la honte intersidérale en stage de fin d’études, et tout simplement ubuesque devant le banquier. Inutile de mentionner la maison de retraite, comme Kikoo-Kévin n’aura jamais réussi à trouver un travail humainement rémunéré, il n’aura pas assez cotisé pour partir à la retraite. C’est notamment pour cette raison qu’il est fortement déconseillé de laisser l’aîné de 3 ans choisir le prénom du bébé.

2- Évitez les jeux de mots qui ne font rire que vous

Ah oui, entre les hormones de femme enceinte et l’humour très primaire de l’homme des cavernes en phase de perpétuer sa lignée chromosomique, ça promet de belles soirées fou rire devant les piles de bouquins des prénoms que vous aurez achetés, comme tous primipares, à la Fnac du coin un samedi après-midi. Alors non, clairement, « Théo Courant », ce n’est pas drôle. Imaginez le pauvre gamin à qui on fait la blague environ 18 fois par jour depuis son troisième anniversaire (avant, il pige que dalle). C’est un coup à ce qu’il quitte l’école à 11  ans et fugue en Scandinavie.

3- Imaginez-vous le crier à travers le parc

« François-Sébastien ! » Dites-le à voix haute dix fois très vite, dans des conditions réelles d’épuisement nerveux, et vous constaterez que ça ressemble plus à « Françrien ! ». Complètement moche, on est d’accord, et surtout, aucune chance que ledit enfant peu obéissant revienne à la raison et au calme. Au mieux, il se demandera sur qui vous criez comme ça, les joues toutes rouges et les larmes aux cernes. Vous risquez donc de perdre toute crédibilité aux yeux de votre enfant, qui, en plus, se plaindra dans quelques années de votre manque total d’autorité.

4- Pensez qu’il va devoir apprendre à l’écrire au CP

Opter pour une orthographe originale afin de différencier votre cher amour de tous les autres enfants, c’est bien, ça part d’une bonne intention. Mais c’est un tantinet pète-gueule quand même. Déjà, faudra bien briefer la maîtresse pour qu’elle sache écrire le prénom sans aucune faute, ce qui n’est pas gagné. Faut dire que vous y allez fort avec votre « h » muet, votre tréma sur le « u », l’apostrophe à l’hémistiche et le double « i » en fin de prénom. Il faudra des cours d’écriture intensive à votre enfant pour qu’il maîtrise la graphie de son prénom : ne le forcez pas à redoubler quatre fois.

5- Les initiales

C’est tout bête les initiales, hein, et puis on s’en sert pas tous les jours. Mais les enfants sont des mines à conneries et ont une imagination qui déborde de leurs culottes courtes. Quelque soit le prénom choisi, ils trouveront toujours une rime à la con pour se moquer. Rémi-Pipi, Érika-Caca, Léo-Popo… du haut niveau proche de l’académie française. Alors si vous leur tendez des perches à ces petits diables en affublant votre enfant d’un prénom qui créera un malencontreux acronyme avec le nom, c’est trop. Attention donc aux WC, MDR ou PD, et, selon la région de résidence, les OL, OM…

6- Question de longueur

Marie-Amélie, ça peut être mignon, mais si faut coller ça à Duponton-Bernadière, ça commence à faire long. À l’école, l’enfant pleurera de ne pouvoir écrire son nom complet dans la marge de sa copie double, et d’en être encore à son premier nom de famille quand les autres auront déjà écrit la date (rendez-vous compte). En grandissant, elle vous maudira lorsqu’elle devra remplir les si nombreuses paperasses administratives qui ne permettent qu’un nom à 8 lettres. Aux épreuves orales du baccalauréat, on appellera « Marie-Amélie Duponton-Ber », elle perdra tous ses moyens et échouera. Bravo.

7- Les prénoms de célébrités – plus ou moins respectables

Bien sûr, les passions, c’est bien. Pour autant, les faire subir à nos enfants encore innocents et qui, peut-être, ne les partageront pas, c’est dur. Alors appeler son fils Bilbo, ça fait sourire comme ça. Mais si le petit ne supporte pas Le Seigneur des Anneaux, sa vie va être compliquée. C’est un peu comme ces parents qui craquent pour des prénoms de stars éphémères de téléréalité… combien de Loana ? Si le glamour pouvait faire rêver à l’époque, la filiation n’est plus très flatteuse aujourd’hui.

8- Les prénoms qui traînent dans la famille

Faut pas choisir le prénom sur lequel le beau-frère a mis une option en CM1, ni celui du premier amour perdu de l’oncle Machin, et surtout pas celui que ta mère avait prévu pour ton frère s’il avait été une fille, tu comprends, c’est une blessure encore ouverte, et ne songe même pas à mettre sur ta liste ce prénom qui est en fait aussi le deuxième prénom du cousin issu de germain, et surtout pas celui-là, tu sais bien que ta sœur déteste la chanteuse qui s’appelle pareil. Bref, faut faire une enquête généalogique avant de se décider. Au risque de passer Noël tout seuls.

9- Les prénoms trop à la mode

Si tu trouves tout à coup un prénom super mignon et super joli, sache qu’il y a de fortes chances pour que de nombreux futurs parents aient le même trait de prétendu génie. C’est comme ça qu’une maîtresse tombe en dépression, à force de gérer une classe de 35 élèves, dont 6 Emma et autant de Lucas, et leurs 4 potes Nicolas et les 5 petites Marie. Tu appelles un gamin, y’en a au moins le double qui se retournent, et « Non pas toi, l’autre » est devenue ta phrase fétiche.

10- Pensez au surnom et diminutif

Comme expliqué précédemment, les enfants trouveront toujours la faille dans le prénom. Neuf mois de gestation ne suffiront jamais à entrevoir la totalité des absurdités qu’ils peuvent élaborer dans leur cerveau en ébullition. Même le prénom le plus classe, le plus cool ou le plus normal possible sera ridiculisé à la récré. Ceci étant, faites un effort quand même pour pas leur mâcher le travail en appelant votre si petit boulet d’amour « mon petit Caca » (Camille, Calvin, Carole…) devant la grille de l’école à l’heure de pointe. « Caca », à moins d’être un joueur de foot millionnaire, ça passe pas.

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Extrait de "Le maxi best of, grossesse et naissance", Editions Jacob-Duvernet (14 juin 2012)